Jean-Michel Meurice (1938–2022) était un artiste plasticien et cinéaste français majeur, figure de l’abstraction et du mouvement Supports/Surfaces. À travers la peinture, la vidéo et la télévision, il a renouvelé notre rapport à l’art, à la couleur et au regard.
Né à Lille le 6 décembre 1938, Jean-Michel Meurice étudie en 1957 à l’École des Beaux-Arts de Tournai, dans un climat d’ouverture et d’expérimentation. Pendant son service militaire en Algérie, il continue à peindre, affirmant plus tard que cette période fut essentielle à sa construction artistique.
La rencontre avec Pierre Soulages dans les années 1960 joue un rôle déterminant, l’encourageant à poursuivre pleinement la voie de la création.
Une carrière entre peinture et cinéma
Dès 1963, Meurice expose en France et à l’international. Il rejoint la galerie Jean Fournier à Paris dès 1966, tout en entamant une carrière parallèle de cinéaste. Il réalise alors des portraits d’artistes majeurs comme Bram Van Velde, Sonia Delaunay ou Alberto Burri.
Il s’engage activement dans le mouvement Supports/Surfaces, cofondé avec d’autres artistes, qui remet en cause les formats classiques et privilégie l’expérimentation sur la matérialité de l’œuvre.
Sa peinture se caractérise dès lors par l’usage de bandes horizontales, inspirées des tissus bayadère, peintes directement sur la toile posée au sol. Il explore aussi le film d’aluminium, les vinyles, les toiles perforées, toujours dans une recherche de vibration chromatique.
Style et approche picturale
Jean-Michel Meurice joue avec la répétition, les couleurs franches, la lumière, les transparences. Il développe une peinture all-over, qui ne cherche pas la profondeur mais la surface comme champ vibrant.
Il introduit progressivement des motifs végétaux stylisés, en écho à l’art décoratif et à la nature. Ses œuvres s’inscrivent dans une tension entre modernité radicale et tradition décorative.
Il réalise aussi des œuvres intégrées à l’architecture : plafond au Musée Picasso (Antibes), sol de l’aéroport Roissy CDG, entre autres.
Ses œuvres sont présentes dans les plus grandes collections : Centre Pompidou, Musée Picasso, Fondation Maeght, Musée Fabre, Musée Reina Sofía à Madrid, Tokyo International Forum…
En 2013, il reçoit le Grand Prix de Peinture de l’Académie des Beaux-Arts pour l’ensemble de son œuvre. Le Musée Fabre lui consacre une rétrospective en 2018, consacrant son apport unique à l’art contemporain.
En parallèle, Jean-Michel Meurice réalise de nombreux documentaires d’art pour la télévision, salués pour leur exigence esthétique. Il reçoit le Grand Prix National de la Création Audiovisuelle en 1992.
Il est également l’un des fondateurs de la chaîne franco-allemande Arte, qu’il dirige de 1986 à 1989. Son engagement pour la culture dépasse ainsi le cadre de l’atelier.
« La Rotonde » au Château d’Arsac : immersion chromatique
Dans les chais du Château d’Arsac, La Rotonde de Jean-Michel Meurice invite à une expérience immersive. Cette œuvre circulaire, installée au cœur du domaine viticole, met en scène sa peinture lumineuse dans un dialogue direct avec l’espace architectural.
Bandes colorées, rythmes chromatiques, transparences : tout y évoque la pulsation de la vie, de la lumière, du vin en devenir. L’œuvre transforme un lieu de production en lieu de contemplation.
Elle incarne parfaitement la démarche de Meurice : faire vibrer les surfaces, mêler peinture, environnement et sensation.
Jean-Michel Meurice laisse un héritage foisonnant. À la croisée de la peinture, du film et de la transmission culturelle, il a exploré la couleur comme énergie, comme rythme, comme langage. La Rotonde, au Château d’Arsac, continue de rayonner cette ambition sensible et universelle.
À découvrir, avec d’autres artistes, sur notre page Art & Vignes
https://chateau-arsac.com/art-contemporain-vigne-alliance-chateau-arsac/
